Pour une autre Europe et un autre monde…

Pour une autre Europe et un autre monde
Note de l’éditeur: pour diverses raisons, je n’ai pas pu publier ce livre dans un délai correct avant les élections européennes, et j’en suis désolé, car il me semble bien intéressant ! Il part de la réflexion de deux simples citoyens, et il a été confronté à et enrichi des remarques de trois autres auteurs des éditions Yves MICHEL: Philippe Derudder, André-Jacques Holbecq, et Daniel Favre.
L’idée nous est donc venue de le publier en ligne et le voici, vous pouvez le télécharger gratuitement !
Lisez-le, et j’en suis certain, vous serez touché par sa clarté et sa richesse de propositions et réflexions ! Alors, merci de le faire connaître le plus largement possible!
Yves MICHEL
Un texte de Philippe et Monique Olivetti.
“Nous avons commencé cet ouvrage au lendemain du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, sur fond d’une pré campagne présidentielle placée sous le thème de la rupture.
Très déçus par l’orientation libérale du Traité Constitutionnel Européen ainsi que par l’absence de « plan B », agacés par un hymne à une rupture destinée, selon nous, à en finir avec tout ce qui contribue à protéger les plus faibles des plus forts, nous avons décidé d’écrire un court texte sur l’Europe dont nous rêvons (1).
Certes notre vision d’une Europe qui place l’homme au centre de ses préoccupations et prône d’autres ruptures que celles vantées par la plupart de nos élites politiques et économiques est discutable.
Mais il nous semble urgent (2) de faire des propositions concrètes et alternatives pour aider nos concitoyens à réaliser qu’une autre Europe est possible et amorcer un vaste débat sur l’Europe que de nombreux citoyens pourraient collectivement souhaiter.”
(1) Nous sommes en effet proeuropéens mais ne souhaitons pas n’importe quelle Europe.
(2) Nous sommes notamment effarés de voir que les ruptures proposées par nos dirigeants actuels ne visent qu’à « libérer la croissance » alors que de nombreux scientifiques attirent notre attention sur l’impact excessif des activités humaines sur l’environnement et nous somment de changer rapidement de comportements ! Sans parler du coût humain des mesures préconisées, qui risque être considérable, avec, là encore, des retombées négatives sur l’environnement, tant il est vrai que des revenus décents sont nécessaires – mais pas suffisants – pour consommer bio et équitable, revoir l’isolation de son logement, remplacer son chauffe-eau par un chauffe-eau solaire, faire installer pompe à chaleur et/ou panneaux solaires, changer sa vieille voiture pour un modèle plus récent et plus respectueux de l’environnement, investir dans un vélo à assistance électrique…
C’est un ouvrage que nous avons souhaité concis, particulièrement « digeste », écrit par de simples citoyens pour de simples citoyens ; ouvrage faisant des propositions concrètes dont certaines pourraient être mises en œuvre, dans un premier temps, par le biais d’associations en attendant la création d’organismes officiels.
Si nos atouts actuels sont très nombreux, nous n’en avons que rarement conscience et l’organisation actuelle de nos économies ne nous permet guère d’en tirer vraiment parti lorsque nous constatons son incapacité à venir à bout de problèmes aussi vitaux que l’accroissement des inégalités, l’appauvrissement des plus pauvres, la précarisation du travail, la pollution et la dégradation de notre environnement…
Pour reprendre notre avenir en main, nous avons tout intérêt à opter pour une autre Europe que celle qui se dessine aujourd’hui. Pour une Europe qui parviendrait à dépasser les divergences actuelles sur les politiques à mener et à concilier initiatives individuelles et objectifs pleinement satisfaisants pour chacun. Pour une Europe qui contribuerait efficacement au développement des pays tiers en favorisant le développement de leurs marchés intérieurs via des financements bien ciblés et de massifs transferts de technologie. Pour une Europe dont les institutions favoriseraient enfin l’expression et la prise en compte des attentes de ses citoyens.
Vivement impressionnés par le discours « J have a dream » de Martin Luther King, nous avons choisi de présenter nos propositions sur le mode « nous faisons le rêve ».
Ce que nous proposons peut sembler « impossible » ou « trop beau pour être vrai ». Mais ce que nous sommes nombreux à vouloir peut devenir réalité, pour peu que nous nous regroupions largement et que nous agissions de façon concertée, dans la mesure où aucune entreprise ne peut se passer de clients et où personne n’investit durablement dans une entreprise qui n’aurait pas ou plus de clients. Et nous disposons, avec le développement d’Internet, d’un formidable outil pour communiquer et organiser des actions au-delà de toutes frontières…
Il est souvent question d’Europe, de réformes indispensables, voire de ruptures nécessaires. Mais quelle Europe souhaitons-nous voir se développer ? Au service de quels objectifs ? Avec quelles institutions ? Quelles ruptures nous semblent nécessaires pour nous diriger vers un monde de prospérité partagée et de paix ? C’est ce que nous proposons de découvrir dans ce livre.
1.    Nous faisons le rêve d’une Europe pleinement consciente des limites des différents modes de développement adoptés jusqu’à nos jours
Si nos atouts actuels sont très importants, nous n’arrivons guère à résoudre des problèmes tels que l’accroissement des inégalités, la paupérisation des plus pauvres, la précarisation du travail, la pollution et la dégradation de notre environnement… alors que la non résolution de ces problèmes nous fait courir des risques considérables.
Il est fondamental que nous prenions conscience de cela pour constater la possibilité, compte tenu de nos immenses atouts, et la nécessité, compte tenu des risques encourus par chacun si nous continuons sur notre lancée actuelle, d’améliorer rapidement notre efficacité collective.
2.    Nous faisons le rêve d’une Europe unie autour d’objectifs ambitieux et motivants, qui prendraient pleinement en compte les grands défis qui sont aujourd’hui les nôtres… et qui répondraient concrètement, manifestement, aux aspirations et aux attentes légitimes de chacune et de chacun d’entre nous
Contrairement à ce que la plupart de nos médias et de nos élites nous répètent à longueur d’année, nos problèmes ne se résoudront pas « tout seul » pour peu que nous libérions le marché de toute entrave, comme le montre, par exemple, l’évolution sur plus de 20 ans d’un pays tel que les Etats-Unis.
L’amélioration de notre efficacité collective passe plutôt par l’élaboration d’objectifs communs, axés sur l’amélioration des conditions de vie de chacun, autour desquels nous pourrions très largement nous unir et dont l’avancement pourrait être aisément suivi et mesuré.
3.    Nous faisons le rêve d’une Europe ouverte et pragmatique, qui favoriserait le développement des politiques et des initiatives produisant effectivement les résultats attendus… et qui nous offrirait de nombreuses possibilités de mieux exprimer nos talents
Seule l’évaluation objective de l’efficacité des différentes politiques menées de par le monde peut nous aider à dépasser nos divergences actuelles sur les politiques à mener, et à choisir entre différentes orientations en toute connaissance de cause, c’est-à-dire en ayant pleinement conscience des résultats réels – et non des résultats supposés, prêtés ou théoriques – de leur mise en œuvre.
Cette évaluation passe par l’élaboration de critères et de métriques plus précis et plus adaptés que ceux actuellement utilisés pour déterminer qu’un pays « va bien », dans la mesure où une forte croissance peut ne profiter qu’à une petite minorité et masquer un endettement prodigieux des ménages, où un faible taux de chômage peut cacher une forte précarisation du travail et le développement d’emplois mal payés, aux conditions très dures…
Parallèlement à la mise en place d’une évaluation objective de l’efficacité des différentes politiques menées, il pourrait également être très utile de faire connaître les multiples initiatives locales, qui permettent de résoudre concrètement la plupart des problèmes auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, et dont la portée est actuellement limitée par leur relative confidentialité.
4.    Nous faisons le rêve d’une Europe réaliste et généreuse, qui participerait pleinement à l’avènement d’un monde de prospérité réellement partagée et de paix
Avant toute chose, il nous semble important de réaliser que notre sécurité dépend largement de notre capacité à améliorer les conditions de vie de chaque habitant de notre planète et à priver ainsi extrémistes et fanatiques de la plupart de leurs soutiens actuels.
Cette prospérité partagée passe par le développement de marchés intérieurs puissants et par des aides ciblées à la création d’entreprises locales, à la satisfaction des besoins énergétiques des populations et au développement d’une agriculture assurant une véritable sécurité alimentaire.
Compte tenu de l’évolution des risques auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, ces aides, destinées à favoriser le développement de projets locaux bien adaptés et à instaurer un cycle vertueux de création et de large redistribution des richesses, pourraient être financées par 10% des sommes que nous consacrons aujourd’hui à notre sécurité sous la forme de dépenses d’armement.
Le développement de chacun pourrait enfin être favorisé par de massifs transferts de technologies et de savoir-faire, dans une logique de coopération et d’entraide (et non de concurrence) permise par la généralisation d’une politique axée sur le « produire et consommer localement ».
5.    Nous faisons enfin le rêve d’une Europe dont les institutions seraient des modèles de transparence et de démocratie
Les réticences de nombreux citoyens vis à vis de l’Europe, telle qu’elle se construit pour l’instant, nous semble provenir en bonne partie de la non prise en compte, par cette dernière, des attentes et des souhaits des citoyens qui la composent.
Par exemple l’autorisation, par l’Europe, de cultures OGM et les pressions exercées par celle-ci sur certains pays membres pour qu’ils autorisent à leur tour ce type de culture, va à l’encontre des souhaits d’une large majorité de citoyens et ne contribue pas à rendre l’Europe attractive et populaire.
Pour réconcilier les citoyens et l’Europe, il nous semble donc urgent de renforcer les possibilités de proposition et de contrôle des citoyens et de leurs élus directs, sur tous les sujets relevant clairement de l’Europe, et de laisser plus d’autonomie aux Etats et aux régions sur les autres sujets.
En ce qui nous concerne, nous serions par exemple favorables à un recentrage des compétences de l’Europe sur des domaines « indiscutables », comme par exemple la politique extérieure ou la défense, ainsi qu’à un assouplissement considérable des conditions requises pour la proposition de lois citoyennes et pour l’organisation de référendums d’initiative populaire.
Une totale transparence des débats entre dirigeants européens les inciterait également à tenir compte des attentes de leurs concitoyens, qui connaîtraient mieux leurs prises de position et pourraient les interpeller sur celles-ci lors d’élections futures.
Conclusion: Lorsque nous considérons les risques considérables que nous fait courir l’orientation actuelle de nos sociétés, nous pouvons constater que nous avons toutes et tous intérêt – élites incluses – à nous diriger vers un monde de prospérité réellement partagée et de paix.
L’Europe esquissée ici peut donc devenir réalité, pour peu que nous le choisissions et que nous agissions en conséquence.
Texte entier à télécharger ici

Biographie:
Nous sommes respectivement consultante et ingénieur en informatique. Parents de deux enfants, nous nous sentons très concernés par le monde que nous leur laisserons et souhaitons contribuer, par ce livre, à l’émergence d’un monde où il fera bon vivre et où chaque homme, chaque femme aura pleinement sa place.
Nous sommes deux simples citoyens, respectivement consultante et ingénieur en informatique, conscients depuis des années grâce à des revues comme Terre du Ciel, à des livres comme « Voici venu le temps du monde fini », de la nécessité d’adopter un autre mode de développement.
Et nous faisons depuis des années ce que nous pouvons à notre niveau, compte tenu de nos contraintes : choix d’une maison avec double vitrage et chauffage au gaz, utilisation du train plutôt que de l’avion pour nos déplacements professionnels, large recours aux transports en commun quand cela est possible, participation à une AMAP, qui nous permet de bénéficier d’un panier bio une fois par semaine, choix d’une école à pédagogie Freinet pour nos enfants, dons réguliers à des associations comme Partage, ACFD…
Désireux d’aller plus loin, nous avons aussi écrit un premier livre, « Repères pour un monde meilleur », destiné à faire réaliser que nous avions prise sur notre avenir et que la participation, au quotidien, à la création d’un monde réellement meilleur pour chacun d’entre nous offrait de formidables opportunités d’aider, d’être pleinement utile, d’agir en mettant toutes ses ressources au service de son cœur… c’est-à-dire de formidables occasions d’être apprécié, aimé, fier de soi, et de vivre pleinement sa vie.
Souhaitant aller plus loin qu’un livre, nous avons ensuite créé un site Internet, www.eveilcitoyen.com, destiné à le prolonger et à faire connaître des trajectoires, des pistes, des livres, des sites Internet, des films, des adresses d’associations et d’organismes… pouvant nous inspirer et nous inciter à passer à l’action.
Passionnés par l’éducation, nous avons aussi récemment créé, avec un ami, l’association « Education 21 » destinée à faire connaître, à travers différents stages, des techniques permettant de mieux apprendre (Pédagogie des gestes mentaux d’Antoine de la Garanderie) et de mieux communiquer (Communication Non Violente de Marshal Rosenberg).
Désireux également de voir les choses évoluer au niveau local, nous avons enfin fait quelques propositions au candidat à la mairie de Bordeaux dont nous nous sentons le plus proche.
Mais tout cela nous semble bien insuffisant, au regard de ce qui se joue en ce moment avec la ratification du traité de Lisbonne et la nature des ruptures proposées par nos dirigeants actuels, d’où cet ouvrage très concis, très accessible, et notre envie, forte, de « descendre dans l’arène » et de le faire connaître au plus grand nombre.
Bibliographie
Nous nous sommes essentiellement inspirés de l’actualité, que nous suivons attentivement grâce à la radio, à Internet, et à des magazines comme l’Express, le Nouvel Observateur, voire Marianne…, et qui recèle maintes informations passionnantes méritant d’être portées à l’attention du plus grand nombre.
Une enquête internationale intitulée « Les jeunesses face à leur avenir » et rendue publique en ce début d’année permet ainsi de réaliser que les jeunes, tous pays confondus, ont largement conscience des limites des orientations actuelles de nos sociétés. Le pourcentage de jeunes pensant que « l’avenir de la société est prometteur » varie  en effet de 4,2% en France, pays où les jeunes sont les plus pessimistes à ce sujet, à 25,9% au Danemark, pays où les jeunes sont les plus optimistes à ce sujet. Et un récent sondage « Wall Street Journal / NBC News » révèle, par exemple, une forte soif de changement chez les américains, c’est-à-dire chez les citoyens du pays aujourd’hui le plus influent de la planète, dont 46% exigent des réformes majeures et une approche radicalement nouvelle…
Mais nous sommes influencés, dans notre façon de voir, par des livres comme « La fin du travail » de Jeremy RIFKIN , « Le recours à la terre » de Pierre RABHI, « L’écologie de marché » Paul HAWKEN, « Voici le temps du monde fini » d’Albert JACQUARD, « Le macroscope » de Joël de ROSNAY… ainsi que par les travaux d’Abraham MASLOW concernant les besoins fondamentaux.

Pas de réponses

  1. A Philippe et Monique Olivetti,
    Je me sens en pleine communion de pensée avec vous. J'aimerais vous recommander l'association "Frères des Hommes" qui oeuvre courageusement pour promouvoir "un monde meilleur". Ils viennent de relayer, sur leur site, un appel à l'Europe qui pourrait vous intéresser. http://www.fdh.org/spip.php?page=backend&lang

  2. Danièle Marti dit :

    Chers Monique et Philippe Olivetti,
    Et si nous faisions un autre rêve : que les consommateurs prennent conscience de leur pouvoir !
    La cupidité des chefs d'entreprises et de leur actionnaires qui délocalisent leurs productions dans le seul but d'engranger des énormes bénéfices et des plus-values boursières est devenue la cible qui occulte le rôle majeur du consommateur dans cette entourloupe financière dont il est au final le dindon. Et nous sommes tous consommateurs !
    La réalisation de l'enrichissement du capital au détriment du monde du travail est soumise à une condition impérative :il faut que les consommateurs occidentaux achètent les marchandises délocalisées sans quoi aucun bénéfice n'est possible et toute délocalisation inutile. La complicité du consommateur est une condition sine qua non. Pour cela il est fait appel à sa non moins cupidité en lui proposant les marchandises délocalisées à un prix nettement supérieur à leurs coûts de production mais cependant inférieur de plusieurs euros au prix des marchandises identiques fabriquées par des entreprises locales au coût de notre propre main-d'oeuvre ce qui leur interdit de s'aligner sur ces prix plus bas, leur fait perdre leurs parts de marché et provoque leur fermeture et le licenciement de leur personnel. Le consommateur gonfle artificiellement son pouvoir d'achat mais des pans entiers de notre industrie manufacturière disparaissent générant un chômage endémique. Il est le fossoyeur des emplois et des salaires et le pourvoyeur du chômage. C'est lui, et lui seul, qui permet de transférer l'écrasement des revenus du travail vers les plus-values du capital. Sa cupidité n'a d'égale que sa cécité. Il oublie que ses ressources de consommateur proviennent de son travail de salarié et que le chômage finira par engloutir son pouvoir d'achat.Il ignore également les conséquences collectives néfastes de son comportement : les productions délocalisées n'aliment plus les impôts ni les cotisations sociales, les caisses de l'Etat se vident et l'endettement des organismes sociaux devient pléthorique menançant leur existence. De plus, pour soi-disant lutter contre le chômage, on accorde aux entreprises locales les exonérations d'impôts et de charges sociales qui accentuent ce problème de trésorerie. Les charges collectives sont alors répercutées sur les particuliers : augmentation de impôts locaux, déremboursement des dépenses de santé, recul de l'âge de la retraite et diminution des pensions…Le gain de pouvoir d'achat du départ est largement englouti.
    Le consommateur est la clé de voûte qui soutient l'édifice, sa défaillance provoque l'effondrement du système. La preuve : c'est l'insolvabilité des consommateurs occidentaux qui a déclenché les crises financière et économique, elles sont plus aigues dans les pays anglo-saxons et amorties en France grâce aux aides sociales mais ces aides sont financées à crédit, jusqu'à quand ?
    Avec son porte-monnaie le consommateur détient un pouvoir économique absolu plus efficace et plus direct qu'avec son bulletin de vote. Dans les difficultés actuelles les consommateurs ne sont pas d'innocentes victimes, ils y ont largement contribué et peuvent se frapper la poitrine : mea culpa, mea maxima culpa.
    Le "produire et consommer localement" est la solution mais comment atteindre et convaincre la masse des consommateurs qui croit toujours réaliser de bonnes affaires dans les supermarchés, illusion savamment entretenue par la publicité et le marketing ?

  3. Philippe Olivetti dit :

    A Danièle Martin,
    Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse du rôle déterminant du consommateur, qui détient effectivement, ainsi que vous le montrez de façon détaillée et pédagogique, un pouvoir économique considérable.
    En ce qui me concerne, je ferai cependant deux remarques.
    La première est que les consommateurs ont (conséquence de leurs choix passés ?) de moins en moins la possibilité de choisir des produits fabriqués localement dans certains domaines : j'ai ainsi passé un long moment au rayon bricolage d'une grande surface à la recherche – vaine – d'outils "made in France", le choix de jouets produits en France devient de plus en plus difficile…
    La deuxième est que l'attitude actuelle de la plupart des consommateurs me semble plus être liée à des difficultés financières et à un manque de conscience des conséquences de leurs actes, qu'à une éventuelle cupidité.
    D'où l'immense intérêt, selon moi, de votre commentaire qui sensibilise les consommateurs à l'importance de leurs choix… et de votre rêve de voir les consommateurs prendre (enfin !) conscience de leur pouvoir !

  4. Danièle Marti dit :

    A Philippe Olivetti
    Merci pour votre réponse à mon commentaire.
    J'apporte quelques précisions sur vos deux remarques :
    Il y a beaucoup plus que les domaines de l'outillage et des jouets dans lesquels les consommateurs ne trouvent plus de produits fabriqués localement. Tout ce qui pouvait être délocalisé l'a été progressivement depuis les années 1970. Les activités non délocalisables parce que liées à la personne ou au sol comme l'agriculture et le bâtiment par exemple emploient abondamment de la main-d'œuvre immigrée, sous payées et non déclarée (on pratique la délocalisation sur place !)
    Le consommateur, manipulé par la publicité experte dans l'exploitation de toutes les faiblesses humaines (désirs, envies, convoitises, vanité…) et qui profite sans vergogne de son ignorance sur les conséquences de ses actes (lacune pédagogique volontaire ?), n'est pas conscient de la cupidité qui sous-tend sa boulimie de biens de consommation. La satisfaction des besoins de base à prix réduits a permis de dégager du pouvoir d'achat pour les plaisirs, les loisirs, les vacances, les futilités, dont certains sont eux-mêmes proposés à bas coûts. Nous nous sommes habitués à vivre au-dessus de nos moyens grâce à l'esclavage économique des pays sous-développés et au pillage de leurs ressources naturelles. Aujourd'hui, ancrés dans ces désirs immodérés de consommation, une réduction de ce pouvoir d'achat est ressentie comme une perte inacceptable et non comme une juste remise à niveau de nos excès.
    Le retour du boomerang condamne de plus en plus de consommateurs à survivre avec les aides sociales et le travail précaire qui les propulsent vers le hard discount où ils pérennisent le chômage dont ils sont les victimes. Les difficultés financières ne sont pas la cause mais la conséquence du processus de destruction, la cause est le manque de conscience, berceau de l'ignorance des règles élémentaires de la solidarité économique.
    Nous avons mis plusieurs décennies pour détruire l'économie sociale dans l'euphorie consummériste, il faudrait également plusieurs décennies pour la reconstruire par des privations consenties. Même si nous en avions le courage, nous n'en avons plus le temps. Les catastrophes écologiques imminentes vont vous imposer brutalement la sobriété par les pénuries qu'elles génèreront.
    Mon rêve est très utopique.

  5. Philippe Olivetti dit :

    Remarque préalable : ce commentaire, adressé initialement à Danièle Martin, me semble également pouvoir intéresser toutes celles et tous ceux qui « souhaiteraient que les choses changent mais ne savent trop que faire pour cela »…
    A Danièle Martin,
    Je vous remercie pour les précisions que vous avez apportées à mes deux remarques, et vous livre ici ce qu’elles m’inspirent à leur tour.
    SUR LES DELOCALISATIONS
    Pour commencer, je constate, tout comme vous, qu’il devient de plus en plus difficile de trouver des produits fabriqués localement dans de multiples domaines, et pas uniquement dans les secteurs de l’outillage et des jouets que je n’avais mentionnés qu’à titre d’exemple.
    Et je partage également votre analyse (nouvelle pour moi), selon laquelle le recours à une main d’oeuvre immigrée pour réaliser différentes activités « non délocalisables car liées au sol ou à la personne » peut, à juste titre, être considéré comme une « délocalisation sur place ».
    SUR LE ROLE DES DIFFICULTES FINANCIERES
    Comme vous, je considère que des difficultés financières peuvent à la fois être considérées comme cause et comme conséquence de la destruction de l’économie sociale à laquelle nous assistons depuis des années.
    Des difficultés financières (cause) peuvent ainsi nous amener à rechercher des produits et des services à bas coûts, qui seront soit importés soit proposés par des sociétés « pressurant » employés et fournisseurs ; ce qui contribue à alimenter chômage, précarité et stagnation des revenus d’un nombre croissant de personnes qui seront, à leur tour, confrontées à des difficultés financières (conséquence… et future cause) qui les amèneront, comme décrit plus haut, à rechercher des produits et services à bas coûts…
    SUR LE POINT DE DEPART DE LA DESTRUCTION DE L’ECONOMIE SOCIALE
    Par contre, le point de départ de la destruction de l’économie sociale ne me semble pas tant être le « consumérisme et la cupidité du plus grand nombre » que la « dérégulation des échanges internationaux » (via la suppression de quotas, la baisse de barrières douanières…), voulue et organisée par une partie de nos élites depuis les années 1970, qui permit la mise en concurrence directe de pays aux politiques sociales et fiscales fort différentes, et l’alignement – vers le bas – de ces politiques via délocalisations, et menaces de délocalisations ou de perte de compétitivité… (ce point de vue est développé, de façon plus détaillée, dans l’épilogue, pages 70-71, du texte téléchargeable plus haut).
    Et si cupidité il y a, elle se situe essentiellement, selon moi, au niveau de certaines de nos élites, qui ont mis en place et orchestré cette concurrence, et en ont profité pour s’enrichir considérablement depuis les années 1970, quand les revenus du plus grand nombre stagnaient ou n’augmentaient que modérément (Cf. par exemple les notes et remarques, associées à l’épilogue, figurant pages 72-74 du texte téléchargeable plus haut).
    SUR NOTRE AVENIR
    Enfin, si notre situation m’apparaît également fort difficile (avec notamment les risques de catastrophes écologiques que vous évoquez), tout ne me semble pas encore joué.
    Pour au moins 5 raisons.
    1/- Parce que les aspirations d’un nombre croissant de personnes sont en train de changer un peu partout dans notre monde, comme en témoignent, par exemple, différentes études nationales et internationales, peu relayées par nos médias, sur nos valeurs et nos comportements (Cf. par exemple les études relatées par le livre « Les créatifs culturels en France » présenté dans les pages 85-86 du texte téléchargeable plus haut).
    2/- Parce que notre pouvoir de consommateur est immense, ainsi que vous l’avez vous-même si bien montré dans votre commentaire du 1er juillet 2009 (et que nous évoquons également dans l’avant-propos, page 5, et dans la conclusion, page 66, du texte téléchargeable plus haut).
    3/- Parce qu’il existe déjà maintes solutions concrètes et opérationnelles à la plupart des problèmes auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, même si nos médias n’en rendent que peu compte (Cf. par exemple le livre « 80 hommes pour changer le monde » présenté dans les pages 87-88 du texte téléchargeable plus haut).
    4/- Parce qu’il existe des alternatives crédibles aux politiques souvent présentées comme incontournables par la plupart de nos médias (Cf. texte téléchargeable plus haut).
    5/- Enfin et surtout parce que les différentes prises de conscience qui peuvent nous amener à agir (prise de conscience de l’évolution des mentalités, de notre pouvoir de consommateur, de l’existence de solutions concrètes et opérationnelles, de l’existence d’alternatives politiques crédibles…) peuvent être très rapides (le temps de lire – ou de parcourir – le texte téléchargeable plus haut) et se propager à la vitesse de nos formidables moyens de communication (texte pouvant aisément être envoyé par E-mail).
    Par contre, si rien ne me semble perdu à ce jour, rien ne me semble non plus gagné d’avance, et seule la participation active et rapide de nombre d’entre nous à un changement réellement bénéfique pour le plus grand nombre (*) fera pencher la balance d’un côté favorable.
    Si vous êtes intéressée, à vous de jouer !
    Bien cordialement,
    Philippe Olivetti
    (*) voire pour chacune et chacun d’entre nous, dans la mesure où la nécessaire remise en cause de la course au « toujours plus de biens matériels » n’est pas antagoniste avec un bonheur individuel accru, pour peu que nous réalisions :
    – la nature des différents besoins fondamentaux, que nous essayons aujourd’hui de satisfaire, de façon plus ou moins consciente, via une consommation parfois effrénée de biens et de services,
    – les comportements permettant de réellement les satisfaire.
    Je n’ai pas la place de développer ici cet aspect qui me semble crucial, mais il est largement abordé dans le chapitre 4 du texte à l’origine du livre « Repères pour un monde meilleur », qui est téléchargeable gratuitement depuis le site http://www.informationsetdemocratie.com, et que je vous invite à parcourir.

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