Nucléaire, Fukushima, revue de presse de l'Observatoire du Nucléaire

Observatoire du nucléaire – https://www.observatoire-du-nucleaire.org

Insécurité nucléaire (L’)Revue de presse n°38 – Par Stéphane Lhomme, auteur de L’INSECURITE NUCLEAIRE
Semaine du vendredi 15 au jeudi 21 février 2013
Note préalable : cette Revue de presse est dédiée à Jeffrey Lee, un courageux Aborigène qui aurait pu devenir l’homme le plus riche d’Australie mais qui a refusé les millions proposés par Areva. Au contraire, il a fait classer sa région du Koongarra au patrimoine mondial de l’Unesco, anéantissant définitivement les projets criminels (mais lucratifs) de mines d’uranium. Une grande leçon qui, par son exemplarité, pourra peut-être faire évoluer vers la civilisation la tribu primitive des pronucléaires.
On notera qu’aucun “grand” média français (à l’exception du blog “Big Browser” du Monde, cf https://bit.ly/W8mgn9 ) n’a daigné évoquer cet histoire extraordinaire, alors même qu’elle implique une multinationale de l’atome hexagonal. Curieux non ? Voir en détail plus bas à Lundi 18 février.
Jeffrey Lee a refusé les millions d’Areva
Meeting contre les arrestations d’antinucléaires au Japon
Vidéo : https://bit.ly/11TsNtH
Conférence à Paris le 9 mars : https://bit.ly/XEDLh9
« Fukushima, deux ans après : une catastrophe nucléaire durable »
Le totalitarisme nucléaire monte en pression au Japon où les militants antinucléaires sont jetés en prison. Précisons qu’il ne s’agit pas de « dangereux activistes » mais de citoyens ordinaires qui se mêlent… de ce qui les regarde. Inutile de dire que ce sera exactement la même chose en Sarkhollande : ça va “Vallser” si le pire se produit.
Notons d’ailleurs une Conférence qui s’annonce particulièrement intéressante le 9 mars prochain à Paris sur le thème « Fukushima, deux ans après : une catastrophe nucléaire durable », avec divers intervenants très intéressants dont l’excellent Kolin Kobayashi.

 Vendredi 15 février

THT – Pluralisme et vérité : dommage, Ouest-France n’avait plus la place
La préfecture écrit dans Ouest-France : https://bit.ly/12HhPHi
Réponse non publiée par Ouest-France : https://bit.ly/15380BP
Dans un premier temps, on est tenté de féliciter Ouest-France qui, probablement par souci de pluralisme, donne la parole même à des gens qui trichent et mentent, en l’occurrence la Préfecture de la Manche, officiellement représentante de l’État de Droit, dans les faits sous-traitante zélée de l’industrie de l’atome.
C’est ainsi qu’une prose nauséabonde a été publiée par Ouest-France, bafouant des décisions de Justice qui ont donné raison à de courageux citoyens, lesquels ont refusé l’argent radioactif du Réseau de transport de l’électricité (RTE-EDF) et se sont opposés à l’édification sur leur terrain de pylônes Très haute tension (THT).
Logiquement, l’avocat de ces dignes personnes a envoyé un droit de réponse à Ouest-France mais, pas de chance, il n’y avait plus la place pour faire ouvre de pluralisme et, surtout, pour rétablir la vérité. Nous n’irons pas jusqu’à prétendre que, ce faisant, Ouest-France a bien mérité les lucratives pages de publicité que EDF ne manquera pas de continuer à acheter…
Hollande en Inde : des antinucléaires arrêtés, le drapeau français brûlé
Article d’Ecolight : https://bit.ly/12UKngf
« Hollande à New Delhi : des antinucléaires arrêtés durant son séjour »
Times of India : https://bit.ly/XmvYmh
« Anti-nuclear protesters burn French national flag »
Les médias français en attestent, le grand chef de guerre François Hollande est accueilli par des foules en liesse partout où il passe. Il est probablement le meilleur Sarkozy que nous ayons eu depuis Sarkozy ! Après avoir libéré la moitié de l’Afrique, le voici qui apporte la lumière (radioactive) aux foules déshéritées de l’Inde.
En réalité, il y a eu de nombreuses manifestations contre les projets que le pouvoir de New Delhi tente d’imposer à sa population avec la coopération de la France. Des antinucléaires ont été arrêtés, mais il en reste en liberté : va-t-on rappeler MAM pour former la police indienne à la répression ? (Rappel : https://bit.ly/epgFch )
En réalité, à l’occasion de la visite de Hollande, comme le rapporte The Times of India, le drapeau de « la-patrie-des-droits-de-l-homme » a été brulé en public, accusé à juste titre de ne représenter que les intérêts d’Areva et pas ceux des peuples. Mais la réalité n’existe que quand elle passe dans les médias et, principalement, dans les JT de 20h. Or, on n’y a rien vu de tout ça. Donc cela n’a pas eu lieu. CQFD.
USA : Fuite radioactive et contaminations historiques à Hanford
Dépêche Associated press : https://bit.ly/XOgE12
Le lobby nucléaire américain vaut bien le notre et ses contaminations historiques (voir plus loin au 20 février). Le site atomique de Hanford (état de Washington) a été créé il y a 70 ans, pour produire du plutonium pour les bombes nucléaires américaines. Tous les réacteurs, à part un qui a fonctionné jusqu’en 1987, sont arrêtés… depuis 1971 ! Mais les contaminations, gigantesques, sont toujours là, bien sûr, et il y a régulièrement des fuites, comme c’est à nouveau le cas ces jours-ci. Merci aux canadiens de publier des informations sur cette affaire, mais il est vrai que l’Etat de Washington est voisin de Vancouver, cela aide à se sentir concerné…

 Samedi 16 février

L’Iran ne veut pas de la bombe atomique… mais il pourrait en avoir envie !
Dépêche AFP : https://bit.ly/12TlZvo
« L’Iran ne veut pas de la bombe atomique »
Voilà qui nous fait un peu penser au gouvernement du Niger qui « n’a pas touché d’argent d’Areva et en plus ne s’est pas servi de cet argent pour acheter un avion » (cf https://bit.ly/14I0cFn ). Cette fois c’est l’Iran qui s’amuse : « L’Iran n’a aucune intention de se doter d’armes nucléaires, mais si tel devait être le cas, rien ne pourrait l’en empêcher », a déclaré ce samedi le « Guide suprême de la révolution iranienne », l’ayatollah Ali Khamenei.
Dans le même genre, on a « La France n’intervient pas militairement au Mali pour protéger les mines d’uranium d’Areva, bien qu’elles soient à proximité immédiate ». Ou alors « La centrale de Fessenheim va fermer bien que le PDG d’EDF, opposé à cette fermeture, soit laissé en place ». C’est décidé : fin 2013, nous décernerons le prix de l’Humour radioactif…

 Dimanche 17 février

Fuite radioactive à bord d’un sous-marin nucléaire britannique
Article de The Express : https://bit.ly/XiFngs
Lancé en 1984, le submersible HMS Tireless devait partir à la retraite cette année, mais il a été prolongé de quatre ans en raison du retard dans la sortie des nouveaux sous-marins britanniques. (Sont-ils donc construits par EDF et Areva ?). On apprend au passage que Londres ne peut plus compter actuellement que sur cinq sous-marins en activité alors que, parait-il, il faudrait en avoir au moins sept. Voilà qui est bien embêtant, non ? Cela dit, nous sommes très heureux de savoir que, malgré cette fuite radioactive, « il n’y a aucun risque pour le public, l’environnement ou l’équipage. » C’est fou le nombre d’accidents nucléaires qui n’ont strictement aucune conséquence…

 Lundi 18 février

Enfouissement des déchets radioactifs : débats sur le débat
Blog de Libération : https://bit.ly/XfiGuX
A Libération, sous la haute surveillance de la très radioactive Anne Lauvergeon (mais l’inverse n’est hélas pas vrai : https://bit.ly/OE8r0T ), les atomes sont (bien) gardés par Sylvestre Huet. Aujourd’hui, il parle du Débat public qui va avoir lieu sur l’enfouissement des déchets radioactifs. Notons déjà que, très discipliné, M Sylvestre utilise la terminologie officielle, il parle de « stockage géologique » : ça fait plus propre et plus sérieux.
Comme souvent, l’article commence correctement, les « pros » et les « antis » sont renvoyés dos à dos mais, rapidement, seuls les « antis » sont méchants. Le journaliste parvient même à trouver du charme au discours creux et stéréotypé de notre amie Delphine (oui, Batho, celle qui fait ministre !)
Enfin, M. Sylvestre se garde bien de faire la moindre référence à Michel Guéritte et son site Ville-sur-Terre ( https://bit.ly/TBpMnM ), qui fait pourtant un remarquable travail citoyen et met en lumière les lourdes inepties du projet baptisé « Cigéo », un bien joli nom pour un véritable crime.
Gloire et honneur à Jeffrey Lee, l’homme qui a refusé les millions d’Areva pour sauver sa terre
Communiqué de l’Observatoire du nucléaire : https://bit.ly/XKQMD5
Article (en anglais) de Environment news service : https://bit.ly/YXws8g
Article (en anglais) de Australia broadcasting corp. : https://bit.ly/TITaxK
Le 7 février 2013, une loi australienne a intégré la zone du Koongarra dans le parc national du Kakadu, lui-même classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette décision condamne définitivement les projets d’Areva d’ouvrir à Koongara une gigantesque mine d’uranium (*) qui aurait causé des dommages effroyables et irréversibles à l’environnement et mis en cause la santé des êtres vivants.
Le mérite de cette victoire revient principalement à un homme admirable, le dernier propriétaire traditionnel (Aborigène) de la région, Jeffrey Lee, qui aurait à ce titre pu devenir l’homme le plus riche d’Australie en acceptant les millions de dollars proposés Areva. Notons que cette dernière aurait alors engrangé des milliards, et non des millions, en cas d’ouverture de la mine.
Lire la suite sur le site de l’Observatoire du nucléaire ( https://bit.ly/XKQMD5 )… et nulle part ailleurs : aucun “grand” média français n’a daigné évoquer cet événement pourtant extraordinaire. Curieux non ? Cependant, Zone bourse note (cf https://bit.ly/VSeMKy ) que “L’Observatoire du nucléaire accuse Areva d’avoir proposé d’importantes sommes d’argent à Jeffrey Lee pour qu’il abandonne son combat”. Il sera peut-être possible d’en “discuter” avec Areva le 20 décembre ! (cf https://bit.ly/14I0cFn )
Envoyé spécial (France 2) atomise les renouvelables et déroule le tapis radioactif pour Lauvergeon
Décryptage par l’Observatoire du nucléaire : https://bit.ly/ZdMabH
Souvent pertinente, l’émission de reportages Envoyé spécial a sérieusement dérapé samedi 9 février 2013 sur la question des énergies renouvelables, tout en permettant à Anne Lauvergeon de promouvoir l’atome sans contradiction, en occultant Fukushima et en oubliant d’évoquer l’importation de l’uranium “français” depuis le Niger, avec otages et guerre au Mali à la clé. Cela fait beaucoup…
Prix de l’électricité : les renouvelables accusées à tort !
Nombreux articles : https://bit.ly/YoJHrZ
Quelques jours après la tricherie d’Envoyé spécial, c’est la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui a sonné la charge contre les énergies renouvelables. La CRE est une « autorité administrative indépendante », officiellement chargée de veiller au « bon fonctionnement du marché de l’énergie », mais son objet réel est de donner une apparente légitimité aux politiques néo-libérales et anti-sociales.
La CRE prépare ainsi l’opinion publique à accepter avec fatalisme de brutales augmentations du prix de l’électricité, +30% annoncés pour les 5 ans à venir. Mais, au lieu de dire que c’est le parc nucléaire français, vétuste, qui est la cause principale de ces augmentations, la CRE charge les énergies renouvelables.
Pourtant, lorsqu’on épluche le rapport de la CRE, on s’aperçoit que les renouvelables ne sont « coupables » que d’un cinquième des 30% annoncés. La communication de la CRE en direction des médias a été clairement trompeuse : ceux-ci ont sauté à pieds joints dans le piège relayant le prétendu « coût exorbitant des renouvelables ».
On n’a pas trouvé grand monde pour rétablir la vérité et rappeler que des quantités de plus en plus impressionnantes d’électricité renouvelable à bas prix arrivent en France depuis chez nos voisins. La CRE est clairement l’ « Envoyé spécial » du lobby de l’atome…
EPR / Grande-Bretagne : les pronucléaires tentent le tout pour le tout !
Article de The Guardian : https://bit.ly/UzTuQ4
« Nuclear power : ministers offer reactor deal until 2050 »
Nous l’avons souvent évoqué ces dernières semaines, l’électricité nucléaire est tellement chère à produire que EDF hésite à construire des EPR en Grande-Bretagne, bien que ce soit dans ce but qu’elle a fait en 2008 l’acquisition de British energy (et ses vieux réacteurs nucléaire « graphite-gaz ») au tarif insensé de 15 milliards.
En fait, EDF ne construira des réacteurs que si le gouvernement britannique prend en charge tous les risques financiers, soit par subventions directes, soit en faisant payer les usagers. Aux dernières nouvelles, EDF demande à Londres de lui garantir le prix d’achat de l’électricité nucléaire… pour les 40 prochaines années !
Avec le nucléaire, les pires des mauvaises surprises sont toujours possibles, alors méfiance, mais a priori des garanties aussi inouïes ne devraient pas être acceptées par la Commission européenne. Attendons de voir mais, si tout va bien, ce dernier coup de bluff d’EDF et de Cameron devrait se terminer pas un superbe crash. (Voir nouveaux éléments plus bas à Mercredi 20 février)

 Mardi 19 février

Responsabilité civile en cas d’accident nucléaire : une triste plaisanterie
Article des Echos : https://bit.ly/Y3vQv6
« Accident nucléaire : la France va revoir la responsabilité civile de l’exploitant à la hausse »
Communiqué de l’Observatoire du nucléaire : https://bit.ly/VFQaoc
« Il faut fermer les installations nucléaires et non disserter sur le coût d’une catastrophe »
Le gouvernement français nous prend pour des imbéciles en annonçant qu’il compte augmenter le montant de la responsabilité civile des exploitants en cas d’accident nucléaire. En France, la quasi-totalité des activités atomiques sont le fait d’EDF, d’Areva et du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), trois organismes d’Etat.
Notons d’ailleurs que Tepco, exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, était une entreprise privée avant la catastrophe. et a été nationalisée après : aucune entreprise privée ne peut survivre à un tel drame. Donc, dans tous les cas, s’il se produit un accident nucléaire, c’est l’argent public qui est mis à contribution.
Mais le plus important est de comprendre que, si un tel drame se produit, les sommes inouïes d’argent public qui seront anéanties à cette occasion ne vaudront rien en comparaison des souffrances physiques (décès et blessures par irradiations, contaminations, bousculades, etc) et morales (détresse et angoisse dues aux décès, à l’évacuation de centaines de milliers de personnes pour des décennies, etc) infligées à des millions de personnes.
La seule façon d’éviter une catastrophe atomique est de fermer au plus vite l’ensemble des installations nucléaires. Suite au drame de Fukushima, le Japon a fermé ses 54 réacteurs en environ un an (cf https://bit.ly/ZmfVHp ), c’est là l’exemple à suivre pour la France et ses 58 réacteurs. mais le mieux serait de le faire avant la catastrophe et non après.

 Mercredi 20 février

Le nucléaire est en train de ruiner la France
Tribune de Corine Lepage : https://huff.to/134LQk6
Si vous suivez régulièrement l’actualité du nucléaire, par exemple avec la présente Revue de presse, ce constat implacable ne vous surprendra pas. Mais cela va mieux en le disant, et en le lisant !
Projets nucléaires d’EDF en Grande-Bretagne : les concurrents contestent, the Guardian révèle…
Article de The Guardian : https://bit.ly/W4c5Wa
Nous avons vu que EDF et le gouvernement de Londres étaient disposés à faire payer par les citoyens britanniques la construction de réacteurs EPR, par des prélèvements sur les factures d’électricité et par le biais de garanties insensées (sur 40 ans !) Logiquement, les autres producteurs d’électricité contestent ces manouvres, à commencer par RWE qui a récemment abandonné tout projet nucléaire, constatant que cette énergie était condamnée.
The Guardian révèle pour sa part que 15 à 20 personnes travaillant pour l’industrie nucléaire ont été positionnées dans les ministères et organismes stratégiques où sont préparées les décisions de politique énergétique. Certains étaient d’ailleurs payés par l’argent public : il n’y a pas de petit profit pour l’industrie atomique. En tout cas, on ne s’étonnera plus que les autorités britanniques envisagent de prendre des dispositions dont les seuls bénéficiaires seraient les gangsters du nucléaire…
Nucléaire trop cher : en Pologne aussi
Article de Polskie radio : https://bit.ly/132n703
Le scenario est désormais bien connu : les autorités d’un pays, la Pologne en l’occurrence, annoncent à plusieurs reprises, avec tambours et trompettes, la construction de réacteurs nucléaires. Puis, finalement, le plus discrètement possible, ces projets sont annulés, pratiquement toujours pour la même raison : trop cher ! Amis polonais, bienvenue au club…

 Jeudi 21 février

Vaujours : la société Placo veut creuser sous l’ancien site contaminé par le CEA
Article du Parisien : https://bit.ly/ZiZMT0
Collectif Sauvons la Dhuis : https://bit.ly/VxVPu4
Suite de l’affaire évoquée dans la revue de presse n°34 : le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a fait au Fort de Vaujours (Seine-St-Denis) ce qu’il fait le « mieux » : contaminer, puis partir en laissant la m… derrière lui. La société BPB Placo (ex-Placoplâtre), filiale du géant de la pollution Saint-Gobain, fait entre autres activités du business dans l’extraction du gypse, minerai utilisé pour fabriquer le plâtre, et que l’on trouve en quantité à Vaujours. L’extraction du gypse de Vaujours aurait toutes les « chances » de disséminer les contaminations dues au CEA. Heureusement, grâce au travail remarquable du Collectif « Sauvons la Dhuis », Le Parisien s’intéresse à l’affaire. A suivre…
Vous pouvez aider l’Observatoire du nucléaire : https://bit.ly/LUch0G
 
 

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