Les créatifs culturels : une source d’inspiration féconde…

Ariane Vitalis est une de ces jeunes qui se donne aujourd’hui les moyens de changer le monde.

Elle véhicule à travers ses nombreux projets, de nombreux espoirs propres à une génération qui ignore encore beaucoup trop l’impact qu’elle aura sur le monde. Elle a écrit le livre : Les Créatifs culturels : l’émergence d’une nouvelle conscience. Retour sur cette vision qui, dans un monde où il vaut mieux avoir le sens de l’humour et de la patience, fait un bien fou. Un article paru sur le blog Le 4e singe.

Qui sont les créatifs culturels ?

Selon Paul Ray et Sherry Anderson qui identifient pour la première fois ces individus un peu hors du temps et pourtant porteurs des (r)évolutions majeures de nos sociétés, ils représenteraient 24% de la population américaine, et aujourd’hui plus de 17% de la population française. On parle alors de « défricheurs », « acteurs du changement », « créateurs de culture » et beaucoup d’autres termes pour qualifier ceux qui s’attèlent à la simple mission de vivre mieux. A l’instar des Romantiques en leur temps, les Créatifs Culturels sont des citoyens ordinaires qui gravitent autour de quatre pôles de valeurs principales :

  • L’écologie (incluant l’alimentation biologique, les médecines douces, la consommation éthique et responsable) ;
  • L’ouverture aux valeurs féminines (incluant à la fois les valeurs comme l’écoute, l’empathie etc., questionnant aussi la place des femmes dans la société) ;
  • La spiritualité, le développement personnel et l’introspection. Être plutôt qu’avoir ;
  • L’implication sociale, la mise en place d’initiatives solidaires, participatives et citoyennes.

Sociologiquement, on les trouve dans toutes les couches et tous les âges de la population, même s’ils sont majoritairement un peu plus cultivés que la moyenne des Américains, légèrement plus riches et plus urbains. Seule corrélation vraiment forte : 60 % sont des femmes (67 % pour le noyau “avancé”). Par ailleurs, chaque année la part des 18-24 ans augmente.

La notion de réenchantement du monde

Profondément conscients des maux de notre société, généralement anticapitalistes et anticonsuméristes, ils ne se laissent pourtant pas aller à ce que Weber appelait le désenchantement du monde. Bien au contraire, la notion de réenchantement du monde est centrale dans leur quête de réponse aux crises de la modernité.

Ces crises sont comprises comme une seule : une crise systémique qu’il est si difficile d’expliquer. Une crise en réseau, aux branches éparses et diverses mais à la source si injustement centrale. Les Créatifs Culturels parleront bien souvent d’un éveil dont il est quasi-impossible de revenir. Il peut provenir du monde spirituel, financier, agroalimentaire, politique…etc. mais il sera le déclic précédant des découvertes en cascade.

La colère est spontanément une première réaction à cette avalanche d’injustices découvertes alors, mais la créativité et l’optimisme l’emportent lorsque l’on approfondie nos recherches. Si bien souvent, les Créatifs Culturels sont qualifiés d’utopistes par leurs détracteurs, ils ne sont pourtant pas isolés dans un imaginaire collectif, mais bel et bien connectés dans une sorte de société parallèle.

Connectons !

La lecture sociologique de cet ensemble d’individus de nos jours est indissociable de l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Des groupes du monde entier se connectent et se rassemblent autour de thématiques variées et parfois riches de sens. La transparence et l’horizontalité d’internet a considérablement modifié l’information et les échanges de connaissance et de nombreux maux de la société ne peuvent plus être passés sous silence.

Médias alternatifs, groupes Facebook ouverts, chaines Youtube, forums de discussion, documentaires en libre accès, données transparentes et échanges instantanés… Internet n’aura pas manqué de créer une nouvelle génération dont les valeurs échappent inévitablement aux générations précédentes. Selon J. Rifkin « nous allons progressivement vers une société basée sur une structure latérale, horizontale, en réseau de partage (peer-to-peer), avec un co-leadership en intelligence collective. » En une phrase : l’accès plutôt que la propriété.

Ce changement de paradigme est fondamental dans la compréhension des nouvelles valeurs qui structurent les actions que ceux que certains appellent aujourd’hui la génération X ou Y tant le changement est aussi radical que global.

« La façon non hiérarchique, en réseau, qu’ont ces jeunes d’entrer en relation entre eux et avec le monde, leur naturel coopératif, leur intérêt pour l’accès et l’inclusion et non pour l’autonomie et l’exclusion, leur plus grande sensibilité, enfin, à la diversité humaine prédisposent la génération du Millénaire à être la plus empathique de l’histoire » – J. Rifkin

 

Les réseaux sociaux permettent non seulement les échanges, mais également la diffusion d’information plus large et transparente. Aujourd’hui, n’importe qui peut obtenir à peu près n’importe quoi, et ce depuis n’importe quel endroit en utilisant Internet. Nous nous retrouvons exposés à des images de guerres, à des rapports fédéraux déclassifiés ou à des conférences de partout dans le monde. L’information est devenu un flux qui se partage instantanément et à une échelle sans précédent. Ainsi la génération des créatifs culturels possède un tremplin privilégié pour changer le monde, dans la mesure où ils peuvent s’identifier à un mouvement planétaire.

« En se reliant à d’autres « créatifs culturels » par le biais d’Internet ou dans la vie « réelle », le créatif culturel découvre de nouvelles manières d’être, mais aussi de nouvelles façons de faire. Les plateformes de « journalisme constructif » (…) dressent les portraits de personnes qui ont apporté des changements significatifs et positifs dans leur vie, dans leur ville ou dans leur pays. Le site web On passe à l’acte répertorie plusieurs centaines de portraits filmés : « on s’est lancés dans un projet d’éco-habitat groupé » – A. Vitalis

La dimension spirituelle et introspective est indissociable de leur idéologie. Ces aspirations ne sont pas des utopies dans la mesure où elles s’inscrivent déjà dans un contexte présent et concret. Parfois qualifiés de OIMBY (« only in my backyard »), les créatifs culturels se sont souvent isolés et dévoués à un changement introspectif plus qu’à la diffusion d’idées à l’échelle globale. Soit le changement que tu veux voir dans le monde disait Ghandi. Il est aujourd’hui temps de dépasser notre échelle individuelle et de se donner les moyens de nos ambitions. Les temps sont durs pour les rêveurs, il est temps de créer l’alternative capable d’épouser nos évolutions socioculturelles.

« ‘On a organisé des stages pour apprendre à chacun à construire sa propre éolienne’, ‘j’ai décidé de placer mon argent dans une banque éthique’, ‘on a décidé d’entreprendre autrement’, ‘ j’ai décidé d’avoir un mode de vie qui m’offre du temps pour créer’, etc. De ces nombreuses personnes, après avoir découvert ce genre d’initiatives, sortent de leur sentiment d’isolement et passent-elles aussi à l’action, se trouvant finalement à leur tour intégrées dans une dynamique collective impactante et grandissante »

Ariane Vitalis est aujourd’hui à l’initiative du projet Un monde réenchanté qui propose à des jeunes de révéler leurs talents à travers des stages auprès de « héros ». Ces héros sont ces personnes qui, au quotidien, œuvrent à leur échelle pour construire un monde meilleur. Entre entrepreneuriat social et solidarité internationale, ce projet qui touche à toutes les sphères de la société a pour ambition de donner sa chance à chacun de développer son potentiel en dehors des études conventionnelles.

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