L'Etat s'offre 27 412 875 actions d'Areva au dessus de leur valeur…

logo-obs-nuke.jpg (29165 octets)Observatoire du nucléaire – -Communiqué du 12 décembre 2014

Détournement de 334 millions publics au profit du Commissariat à l’énergie atomiqueL’Etat s’offre 27 412 875 actions d’Areva au dessus de leur valeur… qui est en réalité nulle…
C’est par un arrêté (*) d’apparence anodine, publié au Journal officiel du 12 décembre 2014, que le gouvernement (et plus exactement le Ministère des finances) a détourné pas moins de 334 millions d’euros des caisses de l’État au profit du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
On peut considérer ce cadeau comme une incroyable rallonge de 30% de la subvention annuelle octroyée par l’Etat aux activités “civiles” du CEA ( 1,06 milliard d’euros en 2014). Ce curieux versement appelle deux remarques principales :

1) 27 412 875 actions d’Areva au prix de 334 300 010,63 euros, cela donne 12,2 euros par action alors que la cotation d’Areva est aujourd’hui de 8,9 euros, soit 37% de bonus totalement injustifié.
2) la valeur réelle de l’action d’Areva est en réalité… de 0 euros, l’entreprise étant plombée par la gestion Lauvergeon, en particulier le désastre de l’EPR finlandais et l’affaire de corruption Uramin. C’est ainsi que l’action d’Areva, qui a culminé à 82 euros, est aujourd’hui tombée à moins de 9 euros (ce qui fait 90% de pertes !) et baisse tous les jours : elle ne mettra plus très longtemps à atteindre sa vraie valeur, le zéro absolu.

Alors que l’Etat est lui-même en situation financière plus que délicate, on se demande bien pourquoi le gouvernement, qui ne cesse de prendre des mesures anti-sociales sous prétexte de “rétablir les comptes publics”, a jugé utile de faire l’acquisition à grands frais d’actions Areva de valeur nulle, et de se délester de 334 millions au profit du CEA.
Certes, le CEA est lui-même un établissement public appartenant à l’Etat, mais ces 334 millions vont immédiatement être engloutis dans les activités inutiles et contaminantes du CEA et sont donc définitivement perdus pour les finances publiques.
Cette manoeuvre plus que curieuse relève probablement d’une forme de “corruption légale” : même s’il n’y a pas de valises de billets échangés sous la table, il s’agit du détournement et de la disparition d’une forte somme d’argent public.
Il est à noter que la multinationale Areva est une nouvelle fois au coeur d’une affaire trouble : outre celles déjà citées, on ne peut que rappeler l’affaire de l’avion offert par Areva au Président du Niger (**), lui-même un ancien cadre d’Areva.
(*) https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2014/12/11/FCPT1428890A/jo/texte
(**) https://observ.nucleaire.free.fr/aveu-terasse-avion-areva.htm

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