Interpellation de M. Hollande pour la sociocratie

Dr Pascal TELLIER, Vétérinaire,    Président de l’Association Gaïa Terre Vivante (coordonnées en fin d’article)

A Monsieur François HOLLANDE, Président,  Monsieur Alain NERI, Sénateur du Puy-de-Dôme,  Docteur Jean-Paul BACQUET, Député du Puy-de-Dôme.

Messieurs,
Nous souhaitons d’abord vous informer que des décennies d’observations et d’expériences font apparaître clairement, scientifiquement, que, les Sociétés, les Nations, les Etats, et les entreprises, sont structurés et fonctionnent comme des êtres vivants à part entière
Les êtres vivants sont composés de cellules, de tissus et d’organes qui sont à la fois individualisés et en relation, par emboitement et interdépendance, avec l’organisme dont ils font partie. Pour donner un exemple, les reins, le foie, le cœur, l’estomac, les jambes, sont à la fois individualisés et en relation entre eux pour assurer le bon fonctionnement d’un être humain. De même, les Etats sont composés de tissus sociaux dont il est vital, pour chaque Etat, qu’ils soient individualisés, en bonne santé, et en relations de synergie entre eux. Les entreprises composent les tissus sociaux et rentrent dans ce schéma de structure et de fonctionnement.
Un être vivant est une entité, supérieure à la somme des parties qui la composent. Un animal, et à fortiori un homme, est un organisme supérieur à la somme de ses tissus et de ses organes. Il en est de même pour les Sociétés et les Etats. Ces entités, les êtres vivants et les Etats, sont autorégulées. L’autorégulation des paramètres des êtres vivants comme, la température, la pression sanguine, l’hydratation, est assurée par des processus cybernétiques, semblables à des robinets thermostatiques d’un chauffage central qui règlent la température d’une pièce dans une habitation. Il en est de même pour les Etats et les Sociétés.
Par analogie, chaque fois qu’il y a une crise au sein d’un Etat ou entre des Etats tout se passe comme s’il se produisait un dysfonctionnement, une maladie, au sein d’une cellule, d’un tissu, d’un organe, ou d’un organisme vivant. Les mouvements sociaux, par exemple, sont comparables à des accès de fièvre et manifestent les dysfonctionnements des tissus sociaux.
Actuellement la France est malade, la Grèce est malade, l’Espagne est malade, l’Italie est malade, …… et l’Europe est malade. Dans la perspective que nous évoquons, une perspective bio-logique et écologique au sens large du terme, chacun des Etats est à la fois un organisme malade par lui-même, avec ses propres tissus et cellules malades, et un organe malade d’un organisme malade, l’Europe. Ainsi la crise que nous connaissons actuellement est semblable à une maladie organique qui affecte plusieurs tissus et organes.
Pour sortir de cette crise il convient donc d’y remédier en appliquant des démarches qui mettront ou remettront en ordre de fonctionnements biologiques et écologiques, les tissus et les organes, des Etats d’une part, et de la Communauté d’Etats d’autre part.
La maladie des Etats et de l’Europe se présente comme un dysfonctionnement énergétique, un défaut de régulation cybernétique, qui appauvrit les pauvres et enrichit les riches dans une spirale apparemment infernale, de fracture sociale, et le terme est bien en correspondance avec l’analogie entre les Sociétés et les êtres vivants. Cette maladie, sociale, nationale et internationale, présente essentiellement deux volets de défectuosité dans :
1 – la communication et la gouvernance (analogique à une problématique nerveuse, neurologique, d’information)
2 – la production et la circulation monétaire (analogique à une problématique lymphatique et sanguine d’hémorragie et de rétention, et respiratoire d’asphyxie).
En ce qui concerne le premier volet de défectuosité, une réponse est apportée par la SOCIOCRATIE, un mot inventé par Auguste Comte au dix-neuvième siècle. Les Anglo- saxons préfèrent parler de dynamic governance. La sociocratie a été créée en Hollande en 1970, par un ingénieur électro-technicien, Gérard Endenburg, qui l’a mise en œuvre dans l’entreprise dont il avait hérité et qui était florissante sur la plan économique mais en crise sur le plan intérieur avec une ambiance relationnelle déplorable.
La sociocratie est un mode de prise de décision et de gouvernance qui permet à une organisation, quelle que soit sa taille, d’une famille à un pays, de s’auto-organiser et de se comporter comme un organisme vivant. Son fondement moderne est issu des théories systémiques. L’objectif premier est de développer la co-responsabilisation des acteurs et de mettre le pouvoir de l’intelligence collective au service du succès de l’organisation.
Actuellement les entreprises et les sociétés sont organisées et fonctionnent suivant un modèle pyramidal. Les décisions sont prises au sommet de la hiérarchie et sont exécutées par des salariés, des employés. La sociocratie propose d’ajouter des cercles de décision afin que l’organisation ne soit pas seulement pyramidale. La sociocratie repose sur quatre règles simples exposées dans les pages annexes à ce courrier. Elle s’intègre dans la démarche de la politique intégrale dont les principes ont été établis aux U.S.A. Ces principes sont également abordés dans les pages annexes.
En ce qui concerne le deuxième volet de défectuosité, monétaire et financier, la réponse est apportée par l’ECONOMIE SOCIETALE. Comme pour la sociocratie, le modèle de l’économie sociétale a été développé par un chef d’entreprise, Philippe Derudder. Celui-ci, après avoir amené son entreprise à des dimensions internationales, entre en désaccord et en rupture avec l’économie de marché. A partir de 1992 il démissionne de son poste de chef d’entreprise et anime l’association AISES[] (Association Internationale pour le Soutien aux Economies Sociétales), dont le but est de promouvoir les recherches et actions favorisant le développement d’économies au service de l’homme et de l’équilibre écologique.
Depuis 1997, Philippe Derudder a publié sept livres dont trois en collaboration avec André-Jacques Holbecq. Il montre dans ses ouvrages les aberrations du système monétaire et financier actuel. Il propose des solutions simples pour que les Etats reprennent le pouvoir qu’ils ont abandonné à l’économie et aux banques privées et qui a conduit à l’impasse économique et sociale que nous connaissons. Il propose notamment une solution pour sortir de la dette publique en la remboursant, et relancer les économies.
Il s’agit notamment que les Banques Centrales ou Banques d’Etats retrouvent leurs attributions d’émettrices de monnaie. Dans l’optique de l’économie sociétale tant que la création monétaire sera abandonnée aux banques commerciales par le biais de l’emprunt il n’y aura jamais assez d’argent pour financer les réponses aux questions de notre temps.
La Fondation Nicolas Hulot a repris les travaux et les propositions de l’économie sociétale. Elle vient de lancer un appel pour une reprise en main démocratique du système financier Français et Européen. Cet appel se trouve dans les pages annexes, avec la présentation de l’économie sociétale.
La sociocratie et l’économie sociétale se sont déjà concrétisées et développées avec des initiatives locales ou régionales en France, et à l’étranger. Ces deux mouvements qualifiés d’alternatifs constituent en fait des propositions concrètes et sérieuses pour sortir de la crise nationale et internationale.
Ces propositions permettent d’envisager à la fois, la fin de la précarité et de la pauvreté dans des pays riches comme la France, et la fin de l’état de stress et d’agitation de la course au « toujours plus – jamais assez » avec des multinationales qui s’enrichissent sans fin.
Il est nécessaire pour cela de changer de façon de penser. Nous vivons encore aujourd’hui, ou l’abondance règne, avec une mentalité de manque et d’insuffisance. Comme le disait Gandhi, et cela est confirmé par les analyses économiques : « Il y a suffisamment de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire le désir de possession de chacun ».
Par ailleurs quel que soit le gouvernement en place, il semble qu’il n’ait à sa disposition que deux leviers de commandes : maîtriser les dépenses d’un côté, soutenir la croissance de l’autre. Et tout le monde, majorité et opposition, s’accorde sur cette pseudo-évidence qui est en fait une impasse. Ainsi il est nécessaire de trouver des solutions innovantes en rupture avec le carcan idéologique qui a prévalu jusqu’à présent.
Nous appelons donc le Gouvernement Français à prendre les dispositions nécessaires pour mettre en place les propositions formulées par la SOCIOCRATIE et l’ECONOMIE SOCIETALE.
Les objections, dont celle de l’inflation, et les oppositions, à ces propositions, sont nombreuses, compte tenu des remises en cause qu’elles engendrent. Les objections ont déjà été traitées et rien de concret ne peut véritablement empêcher la mise en œuvre de ces deux démarches. Il faudra par contre l’autorité d’un Etat pour surmonter les oppositions venant des structures qui n’ont aucun intérêt, c’est le cas de le dire, à ce que la crise se dénoue.
Nous comptons, Monsieur le Président, Monsieur le Sénateur, Monsieur le Député, sur votre diligence et votre initiative pour vous saisir de ces propositions et conduire notre pays à la sortie de crise que les citoyens français et européens attendent. Les appels lancés aux précédents Gouvernements pour changer de perspective et s’ouvrir à des propositions réellement novatrices sont restés sans suite. Nous espérons qu’il en sera différemment maintenant car le temps presse et il en va de l’avenir des Etats et de l’homme sur la Planète.
Sincèrement votre,  Pascal TELLIER 63110 BEAUMONT  Tel. : 06 73 08 73 20 pascaltellier@wanadoo.fr
P.S. Nous vous adressons ci-joint un dossier d’information sur la Sociocratie et l’Economie   Sociétale
Vous pourrez trouver par ailleurs des informations sur notre Association sur notre site internet : www.gaia-terre-vivante.com
Dossier sociocratie – économie sociétale

Pas de réponses

  1. Daniel Maniscalco - dit :

    Quelles ont été leurs réponses ?

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