Lettre ouverte d'un praticien massage bien-être au dir. de la revue "Cabines"

Lettre ouverte à Roland Buffet, directeur de la rédaction de la revue mensuelle “Cabines”.

 Soyez sérieux, Monsieur Buffet,

Sous le titre “Soyons sérieux”, vous publiez un éditorial dans le numéro de mai de “Cabines”, revue s’adressant principalement aux esthéticiennes et dont vous êtes le directeur de la publication.

Vous y faites le jeu de certains représentants des masseurs-kinésithérapeutes en attribuant, à tort, à ces derniers le monopole du massage : sa pratique et l’usage du terme.
Votre éditorial, inconsistant et confus, est truffé de contre-vérités, contrevenant ainsi à la plus élémentaire déontologie du journalisme :

  • Inconsistant, car il se contente d’affirmer sans jamais argumenter,
  • Confus, car il amalgame l’utilisation d’un terme avec les pratiques qui lui sont associées,
  • Truffé de contre-vérités :

– Contrairement à ce que vous affirmez, l’emploi du terme “massage” n’est pas protégé, il est libre et n’est réservé à personne (TGI de Dijon, jugement 2000-1715 du 16 juin 2000), pas plus que les termes de “modelage”, “médecine”, …

– Si la pratique du massage telle qu’elle est définie pour l’activité spécifique des masseurs-kinésithérapeutes par la Loi et les règlements (articles L4321-1 et R4321-1 du code de la santé publique), leur est réservée, le massage de bien-être reste libre d’exercice par les esthéticiennes comme par tout-un-chacun. Ainsi l’a établi le juge (jugement 2864/2009 du 10 décembre 2009 du TGI de Saint-Étienne),
– Il en est de même pour le modelage concernant les esthéticiennes mais l’expression “MODELAGE de beauté et de bien-être”, que vous présentez dans votre éditorial comme “l’UNIQUE terme qui est réservé aux esthéticiennes et qui qualifie leurs actes”, ne relève que de votre imagination : la Loi définit seulement le “modelage esthétique de confort sans finalité médicale” comme réservé aux esthéticiennes (article 16 de la Loi 96-603 du 5 juillet 1996),

 Qui êtes-vous donc pour édicter vos propres règles au mépris du droit établi en jetant ainsi le trouble parmi les esthéticiennes et en les induisant en erreur sur leurs libertés et leurs droits ?

 Au service de quels intérêts êtes-vous donc pour diffuser ainsi de fausses informations au détriment de l’exercice de la profession d’esthéticienne ?

Pour qui vous prenez-vous donc pour enjoindre ainsi in fine les esthéticiennes à “respecter scrupuleusement leur périmètre d’activité” ? On croirait entendre le discours macho d’un autre âge condamnant la femme à rester à sa place : Au nom de quoi, les esthéticiennes devraient-elles renoncer à élargir leur activité au stylisme ongulaire, aux massages, à la réflexologie, au coaching, à la sophrologie, … et autres pratiques libres, connexes ou non à l’esthétique ?

Soyez sérieux, Monsieur Buffet !

… et, pour le prouver, ce serait bien de rectifier vos propos dans le prochain numéro de Cabines.

Cordialement,  Emmanuel de Cointet

Auteur de “S’établir Praticien en massage bien-être” aux éditions Souffle d’Or.

 

Pas de réponses

  1. ABEN dit :

    Merci pour ces références juridiques qui permettent de démocratiser un peu plus le massage bien-être.
    Personne ne peut dire aujourd'hui que le massage bien-être est interdit dès lors que son objectif est purement et simplement de détendre et relaxer le client.
    Un massage de bien-être, non thérapeutique, exercé par une esthéticienne est donc aujourd'hui totalement légal.
    Très bonne lettre ouverte!

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