OGM, SERALINI, la guerre menée par le lobby pro-OGM, par Sylvie SIMON

Aujourd’hui, 19 septembre 2012, le Nouvel Observateur a publié un article exclusif : Oui, les OGM sont des poisons !
Voici un article rédigé par Sylvie SIMON, journalistes et écrivain. J’abonde dans son sens et je rappelle qu’à mes yeux, le débat sur les OGM peut se limiter à la considération suivante, il n’est même pas besoin d’aller sur le terrain scientifique des dangers: le lobby pro-OGM agit depuis des décennies pour obliger la population de la terre entière à en “bouffer”, pour mettre les paysans de la terre entière à devenir ses esclaves, et ce par des manœuvres tout ce qu’il a de plus antidémocratiques ! Y.M.
 « Des chercheurs français ont étudié secrètement, pendant deux ans, 200 rats nourris au maïs transgénique. Tumeurs, pathologies lourdes… une hécatombe. Et une bombe pour l’industrie OGM.
 « C’est une véritable bombe que lance, ce 19 septembre à 15 heures, la très sérieuse revue américaine Food and Chemical Toxicology – une référence en matière de toxicologie alimentaire – en publiant les résultats de l’expérimentation menée par l’équipe du français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen. Une bombe à fragmentation : scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle : l’innocuité du maïs génétiquement modifié.
 « Lourdement toxique et souvent mortel. Même à faible dose, l’OGM étudié se révèle lourdement toxique et souvent mortel pour des rats. A tel point que, s’il s’agissait d’un médicament, il devrait être suspendu séance tenante dans l’attente de nouvelles investigations. Car c’est ce même OGM que l’on retrouve dans nos assiettes, à travers la viande, les œufs ou le lait. » 
Cette étude ultrasecrète nommée In Vivo a été menée dans des conditions de quasi clandestinité. Les chercheurs « ont crypté leurs courriels comme au Pentagone, se sont interdit toute discussion téléphonique et ont même lancé une étude leurre tant ils craignaient un coup de Jarnac des multinationales de la semence. »
En effet, on se rappelle les accusations portées contre Gilles-Eric Séralini qui a été le premier à avoir réalisé des tests statistiques indépendants sur des produits de la firme Monsanto et a déjà prouvé que le maïs Monsanto MON 863 provoquait des signes de toxicité hépatique et rénale chez les animaux qui en consomment. En novembre 2007, les experts financés par Monsanto ont avoué qu’ils n’avaient pas jugés ces effets graves parce qu’ils n’étaient pas identiques entre les mâles et les femelles. Des tests comparables ont mis en évidence des différences au niveau du foie et des reins avec le colza GT 73.
Ces travaux remettaient ainsi en question la compétence et l’honnêteté de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments), de l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) de la CGB (Commission du génie biomoléculaire) et de la FDA (Food and Drug Administration) qui ont  accepté ces OGM sans faire ce genre de travail. En 2003, à maintes reprises, la Commission du génie biomoléculaire a refusé de rendre public les comptes-rendus détaillés des réunions d’évaluation des OGM destinés à être commercialisés en Europe.
Aussi, les travaux de Gilles-Eric Séralini ont déjà provoqué de vives réactions de Monsanto, de l’Efsa et de plusieurs autres organismes de contrôle et d’évaluation des OGM à travers le monde. Plus tard, le Pr Séralini a également été la cible d’attaques violentes d’une partie de la communauté scientifique, en particulier de l’AFBV (Association Française des Biotechnologies Végétales), qui regroupe nombre de scientifiques convaincus « de l’intérêt des biotechnologies végétales pour notre pays, en particulier pour développer une agriculture durable ».
Cette ONG est présidée par Marc Fellous, médecin, chercheur à l’Inserm et professeur de génétique, dont le laïus est « arrêtons de stigmatiser les OGM, bien moins dangereux qu’on ne veut le faire croire. » Elle est parrainée par des chercheurs comme Claude Allègre et Axel Kahn, sans cesse invités par les médias pour donner leur opinion (éclairée et indépendante) sur les OGM.
à plusieurs reprises l’AFBV a essayé de jeter le discrédit sur les travaux du Pr Séralini. Ainsi, le 14 décembre 2009, l’Association a déclaré que « les travaux de G.E. Séralini ont toujours été invalidés par la communauté scientifique », ce qui est un mensonge car ses travaux ont été publiés dans des revues internationales à comité de lecture et aucun n’a jamais fait l’objet d’une invalidation.
Mais le 21 janvier 2010, cette hargne a pris des proportions démesurées lorsque le Magazine de la santé de France 5 a fait appel à Gilles-Eric Seralini pour l’émission « Les OGM une menace pour la santé ? » Le 26 janvier, l’AFBV écrivait à la direction de France 5, se déclarant scandalisée que l’émission « s’appuie sur les seuls propos d’activistes opposés aux OGM, comme G.E. Séralini, chercheur avant tout militant anti OGM ». Elle déplorait qu’une chaîne de télévision publique se fasse le porte-parole d’un « marchand de peurs » et « scientifique non reconnu » et demandait que « l’AFBV puisse à son tour s’exprimer sur France 5, en aucun cas dans un esprit polémique mais pour donner son point de vue toujours étayé sur une base scientifique. » L’AFBV était bien mal placée pour parler de bases scientifiques, étant donné les nombreuses mises en garde de scientifiques contre les OGM. Il est vrai que, la plupart du temps leurs travaux ont été dénigrés et occultés par ces individus qui évoquent l’impartialité.
Le 28 janvier, soit deux jours plus tard, l’AFBV envoyait un courrier au CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), accusant l’émission Santé Magazine du 21 janvier 2010 d’avoir adopté « un parti-pris militant clairement exprimé contre les OGM ».
Excédé par ces attaques extrêmement violentes du Pr Fellous, Gilles-Eric Séralini a alors décidé à porter plainte, soutenu dans cette démarche par d’autres chercheurs dont Christian Vélot, qui a, lui aussi, subi des pressions de la part du lobby OGM, par Générations Futures, CAP21, le mouvement écologique de Corinne Lepage, la « Fondation Sciences Citoyennes », dont le président est Jacques Testart, et qui travaille à une réappropriation citoyenne et démocratique de la science et de la technique afin de les mettre au service du bien commun en réunissant des chercheurs scientifiques critiques et des « profanes », et le « Réseau Européen des Chercheurs pour la Responsabilité Sociale et Environnementale », dont la présidente est Angelika Hilbeck du Geobotanical Institute de Suisse et le vice-président Christian Vélot « pour le respect de la controverse scientifique et de l’expertise contradictoire ».
Ce procès en diffamation a eu lieu le 23 novembre à 13h30 au Tribunal de Grande Instance de Paris, où l’accusation a nié tout préjudice porté à Gilles-Eric Seralini, et a demandé qu’il soit condamné à payer 10 000 euros, dont 6 000 pour les frais d’avocat et 4 000 pour dommages à la réputation de Marc Fellous.
Contrairement à son attente, le 18 jan 2011, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a estimé que l’imputation faite à Gilles-Eric Séralini « d’avoir failli à son obligation de probité intellectuelle en raison de sa dépendance à l’égard de Greenpeace, dont il recevrait une aide financière pour ses travaux » était bien diffamatoire, et c’est Marc Fellous qui a été condamné à 1 000 euros d’amende (avec sursis), et à verser un euro de dommages et intérêts à Gilles-Eric Séralini.
Cette affaire s’est ainsi bien terminée, mais elle nous rappelle qu’il y a plus de 12 ans, le Dr Arpad Pustzai a eu beaucoup moins de chance. Cette sommité mondiale dans le domaine du transgénique est devenu un paria du jour au lendemain parce qu’il a osé révéler, au cours d’une émission à la télévision britannique, que le système immunitaire des rats nourris avec des pommes de terre génétiquement modifiées s’en trouvait endommagé et que leurs organes avaient diminué de taille. Cet éminent savant fut renvoyé du Rowett Institute d’Aberdeen, comme un vulgaire malfaiteur.
Mais le 7 juillet 2003, le Daily Mail a révélé que le Dr Arpad Pustzai avait été victime de manœuvres au plus haut niveau politique. Le journal dévoilait ainsi une collusion entre certains membres du gouvernement britannique et les compagnies de biotechnologie qui dépensent des milliards pour contrecarrer l’opposition publique aux OGM.
Monsanto a récidivé en 2004, avec le Dr Ignacio Chapela, professeur de biologie à l’université de Berkeley. Ce chercheur très populaire et respecté avait commis un crime de lèse-majesté en publiant, dans le journal Nature, un article critiquant la contamination d’une variété rare de maïs mexicain par du maïs transgénique. Avec son collègue le Dr Quist, Chapela venait de découvrir des séquences d’ADN génétiquement modifiées dans le génome du mais cultivé au cœur de la région où il a été récolté pour la première fois. Lorsqu’ils ont publié leur découverte dans Nature, leur publication a déclenché une tempête dans le milieu scientifique, troublant la sérénité des géants de l’agriculture transgénique dont les OGM patentés ont envahi le monde en générant des profits consistants mais en stérilisant la planète.
L’étude du professeur Séralini laisse donc présager une nouvelle guerre meurtrière entre pro et anti OGM. Sauf que, dans cette nouvelle confrontation, le débat ne pourra plus s’enliser comme par le passé. Dés le 26 septembre, chacun pourra voir au cinéma le film choc de Jean-Paul Jaud, Tous Cobayes ?, adapté du livre de Gilles-Eric Séralini, et montrant d’horribles images des rats étouffant dans leurs tumeurs.
Ces images vont faire le tour de la planète et d’internet, puisqu’elles seront diffusées sur Canal+ (au “Grand Journal” du 19 septembre) et sur France 5 (le 16 octobre dans un documentaire). Pour les OGM, l’ère du doute s’achève. Le temps de la vérité commence.
A lire : l’interview de Gilles-Eric Séralini, ainsi que des extraits de son livre “Tous cobayes!” (Flammarion), dans Le nouvel Observateur du 20 septembre.
Sylvie Simon

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  1. Bravo pour cet article, que je mets sur ma page facebook.

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