Hommage à Liu Xiao Bo, prix Nobel de la paix (et chez nous ?)

En ce 10 décembre, va se dérouler la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Liu Xiao Bo, dissident chinois en prison.
Je veux rendre hommage à ce courageux citoyen qui n’a aps craint de rentrer régulièrement en Chine alors qu’il donnait des cours aux USA et en Australie, au risque de se faire emprisonner, ce qui est hélas arrivé. Parce qu’il porte des valeurs de liberté et de démocratie, dans un pays en dictature:

  • un pays où est emprisonné le citoyen qui s’est élevé contre la pollution gravissime de lacs,
  • un pays où est emprisonné l’avocat des familles victimes de l’empoisonnement du lait maternel à la mélamine,
  • un pays qui s’est bien moqué du reste du monde à l’occasion de l’obtention des Jeux Olympiques récents, où au contraire des promesses faites, il y eut un renforcement de la répression,
  • un pays qui occupe et torture en permanence le Tibet, et ses autres minorités ethniques, etc.
  • un pays qui veut à toute force, et au prix d’emprisonnements innombrables et de condamnations à mort, cacher ce qui le dérange et mettrait en cause son pouvoir tyrannique !

Ceci dit, ce serait un peu facile de diaboliser un pays lointain, quelles que soient ses pratiques dictatoriales, si l’on ne faisait pas aussi le ménage chez nous, n’est-ce pas ?

Et il me semble que nos libertés sont aussi menacées en France, certes d’une manière plus feutrée, mais:

  • quid de la liberté quand l’éducation, la santé, la justice, sont à deux vitesses: la rapide et privilégiée pour les riches, et la galère pour les pauvres ?
  • quid de la liberté quand la concentration des richesses et les lois qui l’accentuent enlèvent à un grand nombre l’accès aux chances d’épanouissement ?
  • quid de la liberté quand les services publics sont taillés en pièces, quand il faut désormais parcourir de longues distances pour se rendre à un tribunal, une maternité, un hôpital, et prendre donc sur son temps de travail (ou de congés) ? C’est à dire quand l’Etat démissionne de ses missions régaliennes (monnaie, justice, éducation) et ouvre ainsi une autoroute à certaines entreprises privées qui ne satisferont que les usagers “solvables”…
  • quid de notre liberté quand un grand nombre de médias appartiennent à des transnationales, souvent fabricant d’armes, et de surcroît proches du pouvoir en place ? Souvenons-nous de leur rôle an début des années 1910 pour l’incitation à la guerre…
  • quid de notre liberté quand les transnationales pétro-agro-chimiques financent les plus grands partis politiques et de ce fait les pilotent, pour le résultat catastrophique que l’on peut voir tous les jours ?

La liste exhaustive serait bien plus longue, ce n’est que pour pointer de gros dangers et états de faits qui devraient nous paraître scandaleux en termes de liberté et de fraternité. Des faits et tendances inquiétantes qui devraient nous faire nous lever et organiser des jacqueries plus efficaces que les manifs de rue, où la confrontation avec les forces de l’ordre est très inégale. Des jacqueries qui porteraient sur les organes du pouvoir en place, un peu comme la “riposte” à l’emprisonnement du fondateur de Wikileakx, qui a saturé les serveurs complices, qui bloqueraient les préfets chez eux, qui afficheraient devant la maison des pillards de la planète la liste de leurs dégâts, qui squatteraient les propriétés des patrons fuyards avec des énormes retraites chapeaux, etc…
Je trouve qu’on ne peut plus se contenter de râler; dénoncer, s’indigner, est nécessaire, mais parallèlement je ressens le besoin d’agir, et essentiellement de façon concrète et constructive, en érigeant un nouveau monde, prêt à prendre le relai de celui qui est en train de s’écrouler. Qu’en pensez-vous ?
YVES MICHEL

Pas de réponses

  1. jay dit :

    oui je suis d'accord. alors oui il va falloir changer les choses, petit à petit, en fonction de ses moyens. mais il faut arrêter d'être défaitiste car, au contraire, ce dont on se plaint est trop merdique pour accorder au système qui nous l'impose le moindre attachement!

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