CONTAMINATION DU RHÔNE AUX PCBs : UN TCHERNOBYL À LA FRANCAISE !

CONTAMINATION DU RHÔNE AUX PCBs : UN TCHERNOBYL À LA FRANCAISE !
LE WWF, la FDP Rhône et le CNAPPED DEMANDENT QUE LES RESPONSABILITÉS SOIENT ASSUMÉES !
Déjà interdites dans les départements du Rhône, de l’Ain, de L’Isère et de la Drôme, la consommation et la commercialisation des poissons du Rhône sont désormais suspendues dans les départements du Vaucluse, du Gard et des Bouches-du- Rhône par un arrêté préfectoral du 7 août 2007.
Cet arrêté à été pris après résultat d’études, péniblement obtenues, révélant la présence dans le fleuve de pyralènes (PCB), produits chimiques industriels, listés par l’ONU comme l’un des douze Polluants Organiques Persistants (POP, protocole d’Aarhus de juin 1998 et convention de Stockholm de mai 2001).

Les caractéristiques des PCBs
Les POP sont persistants dans l’environnement par une résistance aux dégradations biologiques naturelles. Ils s’accumulent dans les tissus adipeux des êtres vivants jusqu’à atteindre des concentrations très élevées en haut de la chaîne alimentaire.
Le WWF rappelle l’extrême toxicité des POP pour la faune et pour l’organisme humain avec une dégradation du système immunitaire, des effets sur la reproduction et le développement de cancers.
Une pollution prévisible !
Le PCBs n’étant plus autorisé à la vente depuis 1987, la présence de cette catégorie de POP dans les sédiments du Rhône date d’une époque industrielle aujourd’hui presque totalement révolue.
Le silence apposé jusqu’ici sur cette pollution est indigne de notre démocratie, et fait pressentir le pire sur l’étendue de cette catastrophe écologique.
L’usine Tredi de Saint-Vulbas est l’une des deux usines autorisées en France au titre des ICPE (Installations Classées Pour l’Environnement) à traiter les pyralènes encore contenus dans les transformateurs EDF. Cette usine continue à rejeter ces produits chimiques dans le Rhône. Le WWF se demande quelles quantités de pyralène, présentes dans les transformateurs EDF, doivent encore être traitées.
Le WWF demande qu’une étude sur l’étendue de cette contamination soit ouverte dans les plus brefs délais :
Quelles sont les conséquences exactes de cette pollution sur la faune ?
Quel est le taux de contamination de la chaîne alimentaire (phyto et zooplancton, invertébrés aquatiques, poissons d’eau douce, oiseaux piscivores, mammifères aquatiques, et poissons marins) ?
Quelle est l’étendue géographique de cette pollution : qu’en est-il pour l’estuaire du Rhône et la Camargue (Zone Humide Ramsar), pour la mer Méditerranée ?
Que faire des sédiments contaminés ?
Il est du devoir des autorités publiques de traiter les centaines de milliers de tonnes de sédiments contaminés. Ce coût de dépollution risque d’être exorbitant. Il serait inacceptable que les pouvoirs publics fassent porter cette charge aux contribuables.
Bernard Cressens, directeur des programmes de WWF s’interroge aussi sur la capacité de la France à appliquer concrètement ses obligations européennes en matière de qualité des eaux douces pour le maintien de la biodiversité (la DCE de 2002 et la Directive 2006/44/CE du Parlement Européen et du Conseil de septembre 2006 ).
Communiqué de presse du WWF 22/08/2007
LES PCBs : LE DANGEREUX MONDE INVISIBLE DES DOUZE SALOPARDS

De nouveau à l’ordre du jour avec l’inimaginable contamination du Rhône qui interdit la commercialisation et la consommation des poissons pêchés, les PCBs ont le goût d’un funeste cauchemar écologique.
A partir des années 30, les PCBs – polychlorobiphényles, plus connus sous le nom de Pyralène -, ont été utilisés de façon massive au sein de l’industrie en tant qu’isolant électrique.
Séduisants pour le monde industriel, ils sont particulièrement dangereux pour l’homme. Ils jouent un rôle de promoteurs dans les processus cancérigènes, entraînent des problèmes de fertilité, de croissance et une dégradation du système immunitaire.
Leur rejet dans l’environnement et leur concentration dans les sédiments posent un énorme problème écologique. En effet, leur structure moléculaire les rend particulièrement persistant dans les écosystèmes, solubles dans les graisses où ils s’accumulent jusqu’à atteindre des concentrations très élevées en haut de la chaîne alimentaire.
Deux chiffres significatifs et sinistres :
1200 millions de tonnes de PCBs ont été produites dans le monde et environ 400 millions de tonnes se trouvent dispersées dans l’environnement.
En 1987, leur vente est totalement interdite en France .
Au terme de deux conventions internationales, le protocole d’Aarhus de juin 1998 et la convention de Stockholm de mai 2001, l’ONU classe les PCBs comme l’un des douze Polluants Organiques Persistants (POP), plus communément appelés Les Douze Salopards.
Face à l’évidence d’un grave problème de santé publique, un plan national de décontamination et d ‘élimination des appareils contenant des PCBs existe depuis 2003 (décret du 18 janvier 2001, transposant en droit français une directive de1996). L’échéance pour l‘élimination des appareils contenant cet agent industriel est fixée au 31 décembre 2010. L’ADEME a répertorié 545 610 appareils concernés par ce plan, comprenant les transformateurs électriques EDF.
Le WWF s’étonne de la prise en compte partielle du risque écologique : comment les mesures de ce plan d’élimination peuvent-ils gérer les déchets de PCBs sans porter atteinte à l’environnement ?
L’exemple des poissons du Rhône est significatif : plusieurs milliers de centaines de tonnes de sédiments du Rhône sont contaminés aux PCBs. Les résultats des prélèvements réalisés sur six espèces de poissons ont montré une contamination allant jusqu’à 59 picogrammes/gramme (pg/g), alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fixé à 8 pg/g la concentration admissible en dioxine et PCB dans les poissons destinés à la consommation humaine. Le poisson le plus contaminé présentait une dose 40 fois supérieure à la dose acceptable quotidiennement.
La cause de cette contamination est encore inconnue.
Mais il est un fait irréfutable : l’usine Tredi –Séché, l’une des deux usines qui traitent de la dépollution des PCBs des 545 510 appareils en cause, rejette ses eaux usées dans le collecteur public régional et se situe en amont sur l’un des affluents du Rhône.
Selon Bernard Cressens, directeur des programmes du WWF, « une véritable gestion des déchets des PCBs nécessite aujourd’hui une prise de décision rapide des pouvoirs publics prenant en compte de manière primordiale les problèmes de santé publique et l’assainissement durable des écosystèmes aquatiques aujourd’hui sinistrés ».
Contact WWF : Cyrille Deshayes, 01 55 25 86 48
Contact Presse : Emmanuelle Pometan, 06 11 34 04 88, emma.pometan@gmail.com
Paris, le 8 Octobre 2007
PCB : LES AVANCÉES DE DOSSIER
PRISE DE CONSCIENCE DU GOUVERNEMENT OU POSITIONNEMENT SYMBOLIQUE ?
Le WWF-France se réjouit de la présence de Madame la Secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet au premier comité de pilotage (COPIL) PCB-Rhône qui se tiendra le mercredi 10 octobre à Lyon.
Ce COPIL réunira les différentes parties prenantes : présidents des conseils régionaux, maires de communes riveraines, représentants d’associations de protection de l’environnement, représentants des pêcheurs amateurs et professionnels, riverains et industriels.
Cyrille Deshayes, responsable du pôle « eau douce » du WWF-France participera aussi aà ce comité.
Le WWF-France espère que la présence du gouvernement à cette réunion marque une prise de conscience du pouvoir exécutif. Face aux risques sanitaires et aux enjeux tant économiques qu’environnementaux liés à la pollution du Rhône, une prise de position symbolique ne saurait suffire.
En attendant des solutions concrètes venant du gouvernement, le WWF-France maintient ses demandes et réaffirme leur caractère incontournable.
Le WWF-France réclame une recherche transversale des effets des PCB sur la santé
– Une prise de sang des riverains du Rhône pour connaître l’ampleur de la contamination plutôt qu’une étude épidémiologique
– Une mise à jour cartographique de l’état de la pollution sur toute la vallée du Rhône
– Une mission d’information parlementaire sur l’étendue de la contamination aux PCB
– Une dépollution des sites avec le traitement, notamment, des sédiments du Rhône
– L’indemnisation des pêcheurs ne pouvant plus exercer leur activité tout en étant assujettis aux charges afférentes.
Contacts :
Contact WWF-France : Cyrille Deshayes, responsable du pôle « Eau-douce », 01 55 25 84 68
Contact Presse : Emmanuelle Pometan, 06 11 34 04 88, emma.pometan@gmail.com

Pas de réponses

  1. beau jean marc dit :

    Bonjour,
    Je suis lyonnais et bien évidemment accablé par les problèmes de pollution du Rhône. Mais malgré cela il est impossible de trouver des informations sur les mesures prises afin d'assurer qu'il n'y aura plus ou moins de rejet toxique, un problème d'information ou alors aucune mesure n'a été prise. Merci de me tenir informé si de telle parution existe, je me tiens a votre disposition si vous envisagez une campagne d'information, qui me semblerai essentielle afin de toucher l'opinion public, et entre autre le public des berges qui en profite chaque week-end sans être informé de ce qui se passe.
    Cordialement jean marc
    Réponse: voyez les Amis de la Terre, le WWF et Greenpeace. YM

  2. tartarat andr&eacute dit :

    bonjour
    3 questions :
    -comment peut-on décontaminer les millions de tonnes de sédiments du rhone ?
    -y-a-t-il d'autres fleuves ou rivieres dans ce cas ?
    -qu'elle estl'incidence de cette pollution sur les vergers ,les potagers, les rizieres de camargue abondament arrosés avec les eaux du rhone ?
    cordialement
    dede

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